L'intervention déguisée, anonyme, estampe, France, Pierre Theophile Junca

La Caricature politique, morale, littéraire et scénique, volume 9, 23 juillet 1835, Planche 511 (Assigned title)
Inscription - Titre en bas au centre : « L’INTERVENTION DEGUISEE. » ; légendes, plus ht, de gche à dte : « Oh ! qu’il est laid ! », « O ! que feo ! » ; indications : en ht à gche : « La Caricature (Journal) N°246. », en ht à dte : « Pl. 511. »
Inscription - Dans la lettre : « Au bureau chez Aubert, gal. Vero-Dodat » [éditeur], « Lith Junca, pass. Saulnier, N°6. » [imprimeur]
Cette planche, qui porte un titre similaire à celui de la planche 507, parue dans "La Caricature" du 9 juillet 1835, fait référence à l'intervention française en Espagne en soutien à Isabelle d'Espagne (1830-1904). Cette dernière, âgé de quatre ans, se trouve à droite de l'image, assise sur un trône d'enfant. A ses côté se trouve sa soeur Louise-Ferdinande (1832-1897); les deux enfants sont en pleurs. Derrière elles leur mère, régente, Marie-Christine de Bourbon-Siciles (1806-1878) accueille l'étrange personnage au corps piriforme, affublé d'un chapeau à cocarde, d'un parapluie de deux épées et de chaînes, qui se présentent devant elles. L'identité de cette figure ne fait aucun doute pour le lecteur de "La Caricature". La forme de la poire, le chapeau, les favoris et le parapluie sont les attributs du roi citoyen, Louis-Philippe. Derrière lui, un étendard sur lequel est inscrit "3e Croisade en Espagne", fixé à une hampe surmontée d'une poire et d'un coq. L'arrivé de Louis-Philippe provoque l'exclamation indiquée en légende : "Oh ! qu'il est laid!" et il est sans doute à l'origine des pleurs des enfants. L'explication de la planche met en cause les intentions du roi : "Il dit, le menteur, qu'il vient pour lui faire plaisir, mais n'en croyez rien : il vient pour son propre compte". L'intervention est "déguisée" parce que tout en semblant venir au secours d'Isabelle, elle pourrait en causer la perte. Au milieu de l'image, contre le mur, un tableau ovale ou, plus probablement, un miroir montre un profil étrange et inquiétant en gros plan. Il s'agit peut-être du reflet de Louis-Philippe, celui-ci révélant derrière l'image de la bonne poire le visage maléfique du roi. L'explication compare d'ailleurs celui-ci au "Croquemitaine", personnage folklorique effrayant, qu'on évoque pour faire peur aux enfants "Vraiment si la petite Reinette ne renvoie pas tout de suite cet affreux Croquemitaine, elle s'en repentira bien sûr !", conclut l'explication.